Partant du constat que les artisans sont des partenaires privilégiés dans l’entretien du patrimoine, l’atelier a permis d’apporter des éléments sur la manière dont ils peuvent agir pour être pleinement acteurs de ces marchés et reconnus comme tels. Une interview du Maire de Caen avait été enregistrée préalablement pour qu’il puisse apporter son éclairage sur le sujet, lui qui a créé un label « Patrimoine de la reconstruction » afin de valoriser les bâtiments de la reconstruction après la Seconde Guerre Mondiale.
Pour participer à la table ronde, un architecte du patrimoine avait été convié ainsi que deux représentants de la Fondation du patrimoine, l’un chargé du mécénat et l’autre spécialisé dans la restauration des monuments en péril : Rémi Paulin est également membre du jury CIP Patrimoine du Lot. Eric Le Dévéhat, administrateur en charge du patrimoine et Président des Métiers de la Pierre pour la CAPEB et lui-même tailleur de pierre investi sur ces marchés, Jean-Marcel Gioffredo, conseiller professionnel de l’UNA MTPI et maître artisan plâtrier spécialisé dans la restauration du patrimoine et Sébastien Laveaux, couvreur également spécialiste du bâti ancien et conseiller professionnel de l’UNA CPC complétaient cette table ronde.
L’architecte Jean-François Collart a défini le patrimoine bâti comme un bâti qui ne se rase pas. Au nom d’une certaine évolution, on a tendance à vouloir raser au lieu de préserver les vieux bâtiments qui peuvent être restaurer. “Le patrimoine est partout, un peu tout” a-t-il estimé. Rémi Paulin a rappelé l’objet de la Fondation du Patrimoine qui œuvre bien au-delà du financement des restaurations. Il a également souligné qu’un Maire a surtout besoin de conseils avisés pour engager des fonds publics à bon escient, c’est-à-dire pour conduire un vrai projet.
Sachant que les trois quarts des clients sur ces marchés sont des particuliers, la table ronde a permis de souligner l’importance de l’humain dans les relations commerciales : savoir conseiller, argumenter, expliquer ce qu’il est bon de faire ou de ne pas faire, écouter pour mieux répondre aux attentes du client, autant de qualité qui font la différence. L’architecte Jean-François Collart a ajouté qu’il importe également que l’artisan soit capable d’envisager toutes les solutions et qu’il soit ouvert au dialogue. Respecter le travail des autres et la subtilité des matériaux sont également essentiels au bon fonctionnement d’une équipe sur un chantier de restauration où, la plupart du temps, plusieurs corps d’état interviennent.