Laurent Marmonier, artisan maçon en Isère spécialiste des marchés du patrimoine, s’est livré à une courte interview au cours de laquelle il évoque les particularités de ces marchés pour son métier.
Il met en avant les nécessaires compétences pour accéder à ces marchés et permettre, notamment, une expertise et une compréhension de l’existant et de l’histoire du bâti depuis sa construction à ses éventuelles rénovations ultérieures. Cette lecture doit permettre d’agir à bon escient, voire à déconstruire ce qui aura été mal fait.
L’intervention du maçon vise à prolonger la vie du bâtiment de plusieurs siècles. Cela suppose de rechercher les bons matériaux et de recourir à des techniques comme les anciens l’auraient fait.
Le maçon est généralement le premier corps d’état à intervenir. Il fait son diagnostic et ses prescriptions et prépare le terrain pour l’intervention des corps d’état suivants.
En Isère, ce sont souvent les maçons qui réalisent les poutres et solivages, les plafonds bois, les feuillures, et anticipent le passage de tous les fluides sans nuire à la durabilité du bâtiment puisque les bâtiments patrimoniaux qui ont été construits aux siècles passés n’avaient évidemment ni eau ni électricité.
L’intervention du maçon sur la restauration d’un bâti ancien tient également compte de l’évolution du comportement thermique de ce bâtiment qu’il s’agisse de consommation d’énergie comme de fraicheur d’été.
Il évoque enfin le fait que beaucoup d’entreprises du patrimoine font également de l’éco-construction, c’est-à-dire, qu’elles utilisent les matériaux pré-industriels et sont les premières à se préoccuper du futur, peut-être parce qu’elles connaissent le passé.